Qu’est-ce qu’une stratégie de placement?
Une stratégie de placement est une méthode qui vous permet de constituer votre portefeuille de placements.
Elle sert à décider dans quoi investir, combien d’argent investir et pendant combien de temps. C’est un programme qui vous aide à atteindre vos objectifs et à prendre des décisions qui maximiseront le rendement de vos placements.
Il existe de nombreuses stratégies de placement, et celle qui vous convient le mieux dépend de différents facteurs, comme les suivants :
- La durée de votre placement selon que vous voulez atteindre des objectifs à court, moyen ou long terme
- Votre tolérance au risque
- La somme d’argent (ou le capital) que vous êtes en mesure d’investir
Comme ces facteurs et d’autres diffèrent d’une personne à l’autre, différentes stratégies peuvent vous convenir. Quelle que soit celle que vous choisirez, elle entrera probablement dans l’une des deux catégories suivantes : la gestion active ou la gestion passive.
La différence entre la gestion active et la gestion passive
La gestion active repose sur une méthode pratique, c’est-à-dire qu’un gestionnaire de fonds s’occupe « activement » de votre portefeuille. Il peut s’agir de vous-même ou d’un professionnel à qui vous demandez de gérer vos placements pour vous. Selon cette approche, vous effectuez fréquemment des achats et des ventes, en suivant l’actualité et les tendances.
En revanche, la gestion passive consiste à acheter et à conserver des placements à long terme. Les investisseurs passifs s’intéressent moins aux fluctuations quotidiennes du marché qu’au potentiel de rendement à long terme et, par conséquent, ils ne vont pas acheter et vendre quotidiennement (ce qu’on appelle la « négociation »).
Chaque style de placement comporte des avantages et des inconvénients.
Gestion active
- L’analyse d’un expert est nécessaire et cette approche doit être appliquée par une personne qui se tient régulièrement au courant des nouvelles et des données sur le marché.
- En plus des frais de transaction, vous pouvez également payer une commission à votre gestionnaire de portefeuille ou à votre analyste, ce qui peut réduire le rendement.
- Les gestionnaires peuvent acheter n’importe quels placements susceptibles de produire des rendements élevés, et puisque ces placements sont quand même sujets aux fluctuations et aux effondrements quotidiens des marchés, cette approche exige une grande tolérance au risque.
Gestion passive
- Elle est idéale pour un débutant, car elle ne nécessite pas une gestion quotidienne du portefeuille.
- Comme il y a moins de transactions, il y a moins de frais à payer, ce qui en fait un moyen peu coûteux d’investir.
- Cette approche convient aux personnes dont la tolérance au risque est faible.
Les types de stratégies de placement
Achat à long terme
Selon ce type de stratégie de placement, un investisseur achète des actions pour les conserver pendant une longue période. Au lieu d’effectuer des opérations quotidiennes pour tenter de tirer parti des tendances du marché, vous conservez vos actifs sans vous préoccuper des hauts et des bas du marché. Cette recherche de rendements à long terme sans égard à la volatilité à court terme est le contraire de la négociation quotidienne et constitue un type de gestion passive.
Moins de transactions signifient des frais moindres, de sorte qu’il s’agit d’un moyen économique d’investir. Comme vous conservez vos placements à long terme, ils peuvent être soumis aux effets de la volatilité. Il s’agit d’un comportement sain et normal du marché. C’est comme les saisons. Ces cycles étant imprévisibles, mieux vaut s’y préparer. Il existe des stratégies pour composer avec les hauts et les bas du marché que vous pouvez adopter pour minimiser le risque et rester concentré sur ce qui compte quand les nouvelles effrayantes sur les difficultés des marchés s’enchaînent sur votre fil d’actualité.
Achats périodiques par sommes fixes (APSF)
Les APSF consistent à investir des sommes d’argent précises à intervalles réguliers, indépendamment du rendement du marché. Le principe est le suivant : en effectuant des achats régulièrement, que les marchés soient à la hausse ou à la baisse, les investisseurs obtiendront pour leur portefeuille un grand volume d’actions lorsque les cours seront bas, et moins d’actions lorsque les cours seront élevés.
Prenons un exemple. Supposons que vous ayez établi des cotisations automatiques de 100 $ par paye, qui sont versées dans un compte de placement. Si ce mois-ci une action se vend 10 $, vous achetez dix actions. Si le cours de l’action passe à 15 $ le mois prochain, vous en achèterez six.
En plus de vous prémunir contre les placements effectués sous le coup de l’émotion ou la tentation de laisser le marché vous dicter vos achats, les APSF incitent à faire preuve de rigueur au fil du temps. Par contre, vous risquez de perpétuer un mauvais choix d’actions si vous n’examinez pas fréquemment vos placements.
Si vous participez à un régime d’épargne au travail, vous pouvez verser automatiquement des cotisations à votre régime collectif au moyen de retenues salariales.
Placements à dividendes
Lorsqu’une entreprise réalise des bénéfices, elle peut distribuer une partie de cet argent à ses actionnaires (les personnes qui possèdent des actions de l’entreprise). C’est ce qu’on appelle des dividendes, qui peuvent être versés de façon régulière ou sous forme de somme forfaitaire. Dans le cadre de cette stratégie de placement, vous ou votre gestionnaire de portefeuille achetez des actions qui produiront des dividendes, ce qui signifie généralement que vous investissez dans des sociétés stables et bien établies qui ont toujours obtenu de bons résultats.
Prenons un exemple. Vous avez investi dans une société qui verse un dividende de 2 % par action, et vous possédez cinq actions d’une valeur de 100 $ chacune. Vous recevriez un dividende de 2 $ par action, soit un total de 10 $.
Lorsque cette stratégie est appliquée avec succès, elle peut vous fournir une autre source de revenus en plus du rendement de votre placement. Bien entendu, il faut que la société réalise des bénéfices pour que cette stratégie fonctionne, et vous devrez déclarer le revenu de dividendes et éventuellement payer de l’impôt sur ce revenu.
Placements indiciels
Vous avez peut-être entendu parler du Dow Jones, du NASDAQ ou du S&P/TSX (Standard & Poor 500/Bourse de Toronto) ici au Canada. Ce sont tous des indices boursiers, et ils suivent l’évolution des actions, des obligations et d’autres placements afin d’en évaluer le rendement. Un fonds indiciel est un type de fonds commun de placement ou de fonds négocié en bourse (FNB) dont le portefeuille est conçu pour correspondre à celui d’un indice boursier.
Ces fonds clés en main contiennent des actifs provenant de secteurs variés afin de fournir une vaste exposition au marché, et leurs frais de gestion sont généralement peu élevés. En fait, lorsque vous achetez un fonds indiciel, vous achetez un petit nombre d’actions de centaines de sociétés, ce qui est idéal pour un investisseur débutant ou pour quelqu’un qui n’a pas beaucoup d’argent pour commencer à investir.
Les placements indiciels consistent à acheter et à détenir ces fonds, sans avoir à se soucier de la sélection des titres ou de la gestion active d’un portefeuille. Si les placements indiciels présentent ces avantages et d’autres encore, il ne faut pas oublier qu’ils ne font que suivre les indices boursiers dans les périodes favorables comme les périodes défavorables et qu’ils offrent donc une faible protection contre la volatilité des marchés.
Placements axés sur la croissance
Les placements axés sur la croissance reposent sur une stratégie active qui consiste à investir dans des sociétés qui présentent un potentiel de croissance au cours des années à venir. L’analyse peut porter sur les états financiers, la structure du conseil d’administration, le type de secteur et d’autres données qui peuvent indiquer qu’une entreprise est appelée à se développer, à prospérer et à réaliser des bénéfices.
Un exemple connu d’une action de croissance est Apple (AAPL). À son entrée en bourse en 1980, les actions ne valaient que 22 $! Ceux qui ont acheté des actions à l’époque ont observé une croissance considérable de leur placement au cours des décennies qui ont suivi.
Si vous aviez fait de même, vous auriez bénéficié de rendements élevés; ainsi, en investissant aujourd’hui dans des entreprises prometteuses, vous pourriez profiter plus tard d’une forte croissance.
Cependant, pour que cette stratégie fonctionne, vous devrez consacrer énormément de temps à faire des recherches. Même en procédant à une analyse approfondie, vous risquez toujours de choisir une société qui semble être sur le point de se développer, mais qui n’atteint pas son potentiel.
Gestion des placements fondée sur les objectifs
Habituellement, pour qu’un placement soit fructueux, il doit enregistrer un rendement supérieur à celui de l’indice de référence. Autrement dit, il doit faire mieux qu’un marché boursier comme le S&P/TSX. Cependant, il est difficile de faire le lien entre les progrès de votre placement et la réalisation de vos objectifs. Grâce à la gestion des placements fondée sur les objectifs, vous ne vous contentez pas de surclasser un indice, mais vous élaborez une stratégie qui prend en compte les différents horizons de placement, l’ordre d’importance et les niveaux de risque appropriés pour vos objectifs financiers. Les portefeuilles gérés comme ceux du programme Constellation peuvent vous aider à investir de manière à atteindre vos objectifs de vie, comme épargner en vue des études d’un enfant, d’un voyage ou de toute autre étape importante.
Placements axés sur la valeur
Les investisseurs axés sur la valeur choisissent ce qu’on appelle des « actions de valeur », ou des actions qui se négocient à un cours inférieur à leur valeur comptable. Il s’agit généralement de sociétés dont le modèle d’entreprise est fiable et qui génèrent des gains réguliers au fil du temps.
Le marché boursier réagit aux bonnes et aux mauvaises nouvelles, mais les variations du cours d’une action ne reflètent pas nécessairement les facteurs fondamentaux à long terme qui en font une valeur sûre. Dans ce cas, vous achetez l’action à son cours le plus bas en pensant qu’il augmentera après la correction du marché.
Prenons un exemple. Disons que vous avez voulu acheter une action d’une valeur de 100 $ et qu’un matin, lorsque le marché chute, vous décidez de vérifier son cours. Il a baissé et se situe à 70 $. Vous achetez donc une action en pensant qu’elle remontera au moins jusqu’à sa valeur comptable de 100 $, ce qui vous permettra de réaliser un gain de 30 $. Quelques mois plus tard, le marché s’est redressé, et le cours de l’action est maintenant de 125 $. Comme vous l’avez achetée à 70 $, vous avez maintenant fait un gain de 55 $ plutôt que de 25 $.
Comme les placements axés sur la croissance, les placements axés sur la valeur exigent une analyse financière approfondie afin de constituer une stratégie efficace. Si vous choisissez la bonne action, il est possible de réaliser des gains substantiels au fil du temps. Toutefois, cette stratégie exige de la patience, car il faut non seulement attendre d’acheter lorsque le marché baisse, mais aussi attendre que la correction se produise pour voir si le cours de l’action se redresse. Si l’action ne remonte pas comme prévu, vous risquez de ne pas faire autant de gains que vous l’aviez espéré.
Placements fiscalement avantageux
En matière d’impôts, tous les placements ne se valent pas.
Dans le cadre d’un régime non enregistré, divers types de placements font l’objet d’un traitement fiscal différent. Aux fins de l’impôt, il existe trois catégories de revenu de placement :
- Revenu en intérêts – Dans le cas d’un régime non enregistré, les différents types de revenus de placement font l’objet d’un traitement fiscal différent.
- Revenu de dividende – Les dividendes provenant d’actions canadiennes donnent droit à un crédit d’impôt. Ces dividendes sont donc imposables à un taux moindre que le revenu en intérêts.
- Gains en capital – Les gains en capital (les profits réalisés à la vente d’un placement) sont eux aussi imposés à un taux moindre que le revenu en intérêts, car ils sont inclus dans le revenu à raison de 50 %.
Les produits d’épargne enregistrés comme le régime enregistré d’épargne retraite (REER) et le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) vous procurent généralement un avantage fiscal important par rapport aux produits d’épargne non enregistrés. Les revenus gagnés dans un CELI sont totalement libres d’impôt, même en cas de retrait. L’impôt sur le revenu gagné dans un REER est reporté jusqu’à ce que l’argent soit retiré du REER.
Diversification
Un autre élément à prendre en considération au moment de choisir votre stratégie de placement est la diversification éventuelle de votre portefeuille.
La diversification est une stratégie qui contribue à réduire le risque. Elle consiste à répartir votre argent entre un grand nombre de catégories d’actifs et de types de placements différents, comme les obligations, les actions et les biens immobiliers. Cette répartition vise essentiellement à ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier pour éviter que vos placements soient exposés aux mêmes risques. De cette façon, si un événement a une incidence sur la valeur d’un secteur ou d’une action, vous en avez d’autres qui ne sont pas touchés.
Comment choisir une stratégie de placement?
Il n’existe pas d’approche universelle en matière de placements. Le choix de la stratégie qui vous convient le mieux dépend donc de plusieurs facteurs. Pour faire un choix éclairé, commencez par vous poser quelques questions, par exemple :
Pourquoi est-ce que j’investis?
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les gens investissent de l’argent. La retraite est l’une des principales raisons, mais on peut vouloir atteindre d’autres objectifs avant la retraite, comme payer les frais d’un mariage, acheter une maison ou financer les études d’un enfant. Le choix de ce que vous voulez faire et du montant dont vous aurez besoin pour le faire jouera un rôle important dans votre stratégie de placement.
Pendant combien de temps est-ce que je veux investir?
Lorsque vous déterminez vos objectifs, vous devez vous demander si vous souhaitez les atteindre à court, moyen ou long terme. La durée de votre placement vous aidera à déterminer les actifs qui composeront votre portefeuille, ce qui dépendra également de votre tolérance au risque.
Quelle est ma tolérance au risque?
La tolérance au risque désigne le niveau de risque que vous êtes prêt à accepter en fonction des fluctuations des marchés au fil du temps. Les placements comportent toujours une part de risque, et votre portefeuille enregistrera des gains et des pertes au fil du temps. Le degré de risque que vous êtes prêt à assumer dépend de facteurs comme l’étape de la vie où vous vous situez, les sommes que vous avez investies ainsi que votre propre tolérance au risque. Il existe trois principaux profils de risque en matière de placements :
- Énergique – Un investisseur énergique a une grande tolérance au risque et est prêt à « perdre gros pour gagner gros ». Autrement dit, il accepte de prendre le risque de perdre de l’argent si c’est pour obtenir un meilleur rendement global. En général, cet investisseur a une bonne compréhension des marchés et un niveau élevé de connaissances financières, et il préfère investir dans des actions plutôt que dans des obligations.
- Modéré – Un investisseur modéré est à l’aise avec une approche équilibrée à l’égard du risque; il veut faire fructifier son argent sans risquer de faire d’énormes pertes. Il créera donc par exemple un portefeuille composé à parts égales d’actions et d’obligations.
- Prudent – Un investisseur prudent a une faible tolérance au risque; il veut limiter la volatilité et éviter les pertes. Cet investisseur optera pour des placements à faible risque en contrepartie de gains modestes pour tenter de protéger ses placements des fluctuations du marché.
Le niveau de tolérance au risque est variable dans chacune de ces trois catégories. De plus, votre tolérance au risque est susceptible de changer au fil du temps. Par exemple, lorsque vous commencez à investir ou que vous êtes jeune, vous avez le temps de récupérer les pertes résultant de la volatilité ou de la baisse des marchés, et vous avez peut-être moins d’engagements financiers à cette étape de votre vie. Dans ce cas, vous souhaiterez peut-être vous constituer un portefeuille dynamique pour maximiser les gains.
Si vous vous rapprochez de votre objectif de placement, et donc du moment où vous accéderez à l’argent que vous avez investi, votre tolérance au risque sera probablement moins élevée. C’est peut-être le moment d’élaborer plutôt un portefeuille prudent.
Éviter d’investir sous le coup de l’émotion
Si vous avez opté pour une stratégie de placement active, vous devez à tout prix éviter d’investir sous le coup de l’émotion.
C’est ce qui se produit lorsque vous laissez les émotions, comme la fébrilité, l’appât du gain ou la peur, guider vos choix de placement.
Des études révèlent que l’investisseur moyen cède à l’enthousiasme entourant une société, prend le train en marche et achète son action lorsqu’elle se porte bien (autrement dit, il achète lorsque le cours est élevé). Puis, quand le cours de l’action recule, le même investisseur panique et s’en débarrasse (il vend quand le cours est faible).
Le fait d’avoir un programme en place vous aide à éviter d’investir sous le coup de l’émotion et à plutôt conserver vos placements à long terme. En fait, céder à vos émotions peut être risqué en soi. Un programme peut aussi vous aider à vous prémunir contre les risques associés aux placements, de sorte que vous pouvez vous concentrer sur la croissance à long terme, sans laisser vos émotions prendre le dessus.
L’utilité des solutions gérées
Peut-être avez-vous envie de commencer à investir, mais vous ne savez pas quelle stratégie choisir ni comment vous y prendre. Si c’est votre cas, un portefeuille géré pourrait être le bon choix pour vous.
En optant pour une solution gérée, vous n’aurez pas à choisir une stratégie de placement, car un professionnel le fera pour vous. Il sélectionnera une combinaison diversifiée d’actions, de titres à revenu fixe et de liquidités afin de protéger votre argent contre les fluctuations du marché, tout en assurant la gestion quotidienne du fonds. La situation et les objectifs de chacun étant différents, plusieurs options sont possibles pour vous aider à trouver ce qui vous convient le mieux, à vous et à votre famille.
Investir par l’intermédiaire de votre régime d’épargne en milieu de travail
Pour commencer à investir, vous pouvez également cotiser à votre régime d’épargne en milieu de travail. Il existe de nombreux régimes qui vous permettent de bénéficier de frais inférieurs à ceux des institutions financières proposant des services aux particuliers, d’avantages fiscaux ainsi que de cotisations complémentaires de l’employeur (le cas échéant). Comme les cotisations peuvent être déduites directement de votre paye, c’est un moyen facile de commencer à investir votre argent sans avoir à choisir vous-même une stratégie. Si vous participez à un régime d’épargne collectif de la Canada Vie, consultez votre compte en ligne pour en savoir plus.