Les marchés boursiers mondiaux ont dégagé un gain en septembre. L’espoir grandissant que la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) soit disposée à réduire les taux d’intérêt a ravivé l’optimisme envers les actifs risqués. La Fed a bel et bien diminué les taux d’intérêt à la fin de septembre. Les données signalent que les conditions économiques mondiales demeurent fragiles. Bien que l’inflation ait fléchi, les tarifs douaniers continuent de représenter un risque de pression haussière. La Banque d’Angleterre, la Banque centrale européenne et la Banque du Japon ont toutes trois maintenu leurs taux directeurs en septembre.

Toujours en septembre, Statistique Canada a fait savoir que la croissance du produit intérieur brut du Canada avait dépassé les attentes en juillet, avant de s’immobiliser en août selon les estimations. L’inflation se situe toujours sous la cible des 2 % de la Banque du Canada (BDC). Cependant, le taux de chômage est le plus élevé depuis 2021. Par conséquent, la BDC a abaissé son taux directeur vers la fin du mois.

L’allégement des taux d’intérêt opéré par la BDC et la Fed a contribué à abaisser le rendement des obligations gouvernementales à 10 ans au Canada et aux États-Unis. L’indice composé S&P/TSX a fracassé un nouveau record. Le secteur des matériaux a été le plus performant. Les actions états-uniennes ont également progressé et leurs cours à la clôture ont enregistré de nouveaux records. Le prix de l’or a monté en septembre, mais celui du pétrole a reculé.

Le Canada cherche à diversifier son commerce

Pendant que les tensions commerciales avec les États-Unis persistent, les législateurs canadiens ont entrepris d’accroître et de cultiver les relations commerciales du pays avec les grandes économies mondiales. Ils se sont d’abord rendus au Mexique, avec lequel les tensions s’étaient exacerbées sous l’ancien gouvernement canadien. Le premier ministre Mark Carney a rencontré la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum afin d’améliorer les relations, de discuter du vigoureux secteur énergétique du Canada et de coordonner leur approche quant à la négociation prochaine de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique. Lors de l’assemblée générale des Nations Unies, le premier ministre Carney a rencontré le premier ministre chinois Li Qiang avec lequel il a parlé de relations commerciales en matière d’énergie et d’agriculture. Carney prévoit de discuter de commerce et d’autres sujets cruciaux avec le président chinois Xi Jinping. Ces dernières années, les deux pays ont entretenu des relations conflictuelles que les tarifs considérables imposés sur le canola et les véhicules électriques n’ont pas améliorées. Les législateurs et chefs d’entreprise canadiens tentent de diversifier les relations commerciales puisque celles avec les États-Unis restent tendues. Le gouverneur de la BDC Tiff Macklem a déclaré que cela aurait dû être fait lors de la crise financière mondiale de 2008-2009. À l’époque, le gouvernement canadien s’était engagé à diversifier son commerce, mais avait rapidement abandonné ce projet quand la demande intérieure des États-Unis avait retrouvé son niveau normal. Maintenant, les perturbations commerciales mettent à mal l’économie du Canada. Afin de soutenir celle-ci alors que le marché du travail ralentit et que l’inflation est contenue, la BDC a réduit son taux d’intérêt directeur de 25 points de base (pb) à 2,50 % lors de sa rencontre de septembre. Il est fort probable qu’elle le fera encore en 2025, surtout si les tensions commerciales perdurent et freinent l’activité économique du Canada.

La Réserve fédérale des États-Unis abaisse les taux d’intérêt

La Fed a réduit la fourchette cible des taux des fonds fédéraux de 25 pb entre 4,00 % et 4,25 %. Les marchés s’attendaient à cette décision en raison des nombreux signes indiquant le ralentissement du marché du travail et la fragilité de l’activité économique des États-Unis. Il s’agissait pour la Fed d’une première diminution de taux en 2025. Les comptes rendus et les commentaires qui ont suivi la rencontre de septembre invitent à croire qu’il y en aura d’autres sous peu. La Fed avait jusque-là maintenu le taux des fonds fédéraux, tout en surveillant étroitement les effets des tarifs douaniers sur l’inflation et l’économie. Même si cela risque de faire grimper l’inflation, le marché du travail s’est affaibli, et la croissance économique, bien que forte au second trimestre de 2025, est due principalement au changement de l’activité économique. L’économie des États-Unis s’est accrue de 3,8 %, sur une base annualisée, au deuxième trimestre, soit sa croissance la plus rapide depuis le troisième trimestre de 2023. À sa rencontre de septembre, la Fed a révisé ses projections économiques. En ce qui a trait à la croissance, elle les a augmentées pour 2025 de 1,4 % à 1,6 %. Elle a aussi rehaussé celles quant au taux de chômage, et elle s’attend à ce que l’indice des prix à la consommation personnelle, indicateur préféré de la Fed en matière d’inflation, tourne autour de 3 % cette année avant de chuter à 2,6 % l’an prochain. Les administrateurs de la Fed prévoient de réduire les taux d’intérêt encore deux fois cette année afin de soutenir l’économie et le marché du travail en perte de vitesse.

En Chine, les principaux indicateurs économiques ralentissent

D’importants indicateurs économiques de la Chine continuent de montrer des signes de fragilité, signalant la nécessité pour le gouvernement et la banque centrale d’augmenter leur soutien afin de stimuler la croissance. La demande domestique demeure un grand sujet de préoccupation. Les ventes au détail ont augmenté de 3,4 % d’une année sur l’autre, ce qui est moins que les 3,7 % de juillet. Il s’agit de la hausse la plus lente depuis novembre 2024. Les dépenses en matière d’aliments, d’appareils électroménagers et d’ameublement ont été nettement moindres. La demande extérieure a également pesé sur la performance. La croissance des exportations a baissé de 4,4 % d’une année sur l’autre, principalement en raison du déclin de 33 % des exportations vers les États-Unis. Par ailleurs, la production industrielle s’est accélérée de 5,2 % d’une année sur l’autre par rapport aux 5,7 % du mois précédent. Lors de sa rencontre de septembre, la Banque populaire de Chine (BPC) a maintenu les taux préférentiels pour les prêts à un an et à cinq ans à 3,00 % et 3,50 % respectivement, mais elle a promis d’intensifier son soutien au besoin. Si les conditions économiques demeuraient médiocres, la BPC et le gouvernement pourraient rehausser leur contribution.

Le prix de l’or fracasse de nouveaux records

Le prix de l’or n’a cessé d’atteindre de nouveaux records en septembre. Dans une économie mondiale aux prises avec l’incertitude causée par les bouleversements commerciaux, les tensions géopolitiques et de sombres perspectives en matière d’inflation, les investisseurs se sont tournés vers cette valeur refuge. Plusieurs facteurs ont fait monter le prix de l’or en septembre, le premier étant l’incertitude économique persistante. En période d’incertitude, la demande pour l’or augmente et son prix également. Au fil du mois, la perspective que la Fed sabre dans les taux d’intérêt à sa rencontre de septembre s’est intensifiée, même si cette réduction risquait d’ajouter aux pressions inflationnistes. Simultanément, le dollar des États-Unis s’est affaibli à cause des préoccupations suscitées par les tensions commerciales et l’économie des États-Unis. Le prix de l’or s’est envolé lorsque certains rapports ont laissé entendre que la Chine aspirait à devenir dépositaire des réserves d’or souveraines étrangères. L’industrie de l’extraction d’or du Canada, un acteur majeur sur le marché mondial, a tiré profit de la flambée du prix de l’or. Et cela s’est réfléchi sur le cours des entreprises du secteur des matériaux, qui s’est hissé de 19 % en septembre et de 78 % d’une année sur l’autre. Le prix de l’or a gagné 12 % en septembre, pour atteindre plus de 3 800 $ US pour la toute première fois.