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Le marché de l’emploi canadien s’essouffle. Qu’en est-il de l’inflation?

7 octobre 2022 

Introduction

Tous les marchés boursiers ont fortement régressé en septembre en réaction au resserrement monétaire exercé par l’ensemble des banques centrales, qui entendent par ailleurs relever encore leurs taux. Cette perspective a semé l’inquiétude quant à l’effet néfaste que pourrait avoir une politique monétaire aussi sévère sur l’activité économique générale et le déclenchement d’une récession à l’échelle mondiale. 

La Réserve fédérale américaine (la Fed), la Banque du Canada, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre ont toutes haussé leurs principaux taux d’intérêt ce mois-ci. Un grand nombre d’économies parmi les plus importantes ont néanmoins enregistré un ralentissement de leur activité commerciale en septembre, ce qui est venu aggraver la crainte d’une récession. Selon les données publiées en septembre, l’inflation s’est quelque peu essoufflée au Canada et aux États-Unis, mais elle demeure quand même élevée. En revanche en Europe et au Royaume-Uni, elle s’est intensifiée. Pour sa part, l’économie chinoise peine sous le fardeau des restrictions imposées par les divers confinements, des problèmes d’approvisionnement et du ralentissement général de l’économie. 

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a perdu du terrain, miné par les difficultés du secteur des services de communication. Aux États-Unis, l’indice S&P 500 s’est incliné de plus de 9 %, tandis que l’indice composé NASDAQ essuyait un revers de plus de 10 %. Sur le plan des rendements obligataires, les bons à 10 ans des gouvernements canadien et américain ont passé le fil d’arrivée mensuel dans le vert. Les prix du pétrole et de l’or ont tous deux battu en retraite.

De nouvelles hausses de taux en vue

En septembre, la Banque du Canada et la Réserve fédérale ont maintenu leur politique agressive. Bien que l’inflation semble se stabiliser, les banques centrales n’ont pas caché leur intention de majorer encore leur taux. Elle a augmenté son taux de financement à un jour de 75 points de base pour l’établir à 3,25 %. Il s’agissait de sa cinquième hausse consécutive. Même si le taux de l’inflation a redescendu à 7 % en août, il est encore trop élevé selon Paul Beaudry, sous-directeur de la Banque du Canada, qui a rappelé que cette dernière restait déterminée à ramener l’inflation à 2 %. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a adopté à peu près la même position. Elle a relevé la fourchette du taux des fonds fédéraux de 75 points de base, c’est-à-dire entre 3,00 % et 3,25 %. Devant la persistance de l’inflation, les responsables de la Fed ont déclaré que ce taux pourrait atteindre 4 % d’ici la fin de l’année. Ce commentaire a fait plonger les marchés boursiers qui redoutaient déjà que de nouvelles augmentations précipitent l’économie américaine en pleine récession. 

Pour ne pas être en reste, la Banque d’Angleterre a relevé son taux d’intérêt à 2,25 %, soit une septième hausse d’affilée. Simultanément, la BCE a ajouté 75 points de base à son taux directeur, qui atteint désormais 1,25 %, lors d’une deuxième réunion consécutive. Au Royaume-Uni et en Europe, l’inflation ne semble pas vouloir lever le pied, ce qui incite ces deux banques centrales à prévoir d’autres hausses en 2022. Pour sa part, la Banque populaire de Chine s’est engagée dans une direction complètement opposée cette année. En septembre, elle a diminué les coûts d’emprunt des prises en pension à 14 jours de dix points de base à 2,15 %. Soucieuse de l’affaiblissement de l’économie chinoise, la Banque espère ainsi relancer le marché du crédit et soutenir la croissance.

Quelques revers sur le marché du travail

Après avoir grandement souffert au début de la pandémie, le marché du travail canadien s’est promptement remis dès que les restrictions dues au confinement ont été levées et que l’activité économique a retrouvé son élan. Suivant l’amélioration des conditions, le marché du travail s’est resserré et les salaires ont bondi. Toutefois, les salaires n’ont pas monté au même rythme que l’inflation, ce qui a exercé une pression sur les consommateurs. Selon Statistique Canada, à la fin du deuxième trimestre, on dénombrait 997 000 postes vacants au Canada, un sommet. Depuis, ce nombre a diminué. En août, et pour le troisième mois d’affilée, l’économie canadienne a perdu des emplois. Près de 40 000 emplois, pour la plupart à temps plein, ont été supprimés. C’est le secteur public qui a enregistré le plus grand déclin. De ce fait, le taux de chômage au Canada a atteint 5,4 % en août, son pourcentage le plus élevé depuis février 2021 et une première hausse mensuelle depuis janvier 2021. Compte tenu de la pression qui accable les conditions économiques, il se pourrait que le marché du travail canadien ait à relever de nombreux défis au cours des prochains mois. Il se pourrait aussi que les mesures sévères de la Banque du Canada, qui se répercutent peu à peu sur le marché du travail, rétablissent l’équilibre en matière de population active.

Accalmie immobilière 

Le marché immobilier américain, qui avait explosé au début de la pandémie, commence à se calmer. La vente de maisons déjà construites aux États-Unis a chuté de 0,4 % en août, recensant ainsi 4,8 millions de résidences. Il s’agit d’une septième baisse mensuelle consécutive, laquelle a entraîné le nombre de ventes à son plus bas niveau depuis mai 2020. Ainsi, le prix des maisons est demeuré élevé, mais la croissance a ralenti. Sur une base annuelle, le prix de vente médian d’une maison a augmenté de 7,7 % à 389 500 $ en août, soit l’augmentation annuelle la plus faible depuis juin 2020. La demande a été réfrénée par la hausse des prix et des taux hypothécaires encouragée par les décisions de la Réserve fédérale. Les taux hypothécaires n’ont jamais été aussi élevés depuis 2008. Selon la Mortgage Bankers Association of America, le taux hypothécaire fixe sur 30 ans s’est élevé à 6,52 % au cours de la semaine terminée le 23 septembre. La flambée des prix affecte les acheteurs, certes, mais également les constructeurs. Selon l’indice du marché du logement NAHB, les constructeurs sont plus pessimistes qu’ils ne l’ont été depuis mai 2020. Les permis de construction ont chuté de 10,0 % à 1,5 million d’unités en août, soit le nombre le plus bas depuis août 2020.

Retour vers la sécurité des billets américains

En septembre, le marché des changes a traversé d’importantes turbulences dues à la hausse des taux et de l’inflation, à la volatilité des produits de base et à l’incertitude économique. Le dollar américain en a été le principal bénéficiaire. L’indice des devises DXY, qui suit la valeur du dollar américain par rapport aux principales devises mondiales, a enregistré une augmentation de 3 % au cours du mois. Il a aussi atteint son plus haut niveau depuis 2002. Alarmés par la politique agressive de la Réserve fédérale et par la perspective que l’économie mondiale s’enlise dans l’incertitude, les investisseurs misent sur la relative sécurité du dollar américain. Le dollar canadien a enregistré son plus bas taux par rapport au dollar américain depuis 2020, à cause en grande partie de son lien étroit avec les prix des produits de base, particulièrement le pétrole, qui ont chuté au cours du mois. 

Au Royaume-Uni, la stabilité des marchés a été mise à dure épreuve. Vers la fin du mois, la livre sterling a atteint son cours le plus bas par rapport au dollar américain. En annonçant des baisses d’impôt radicales, le nouveau gouvernement a affolé davantage ceux qui redoutent une flambée de l’inflation et une grave récession économique. Le rendement des obligations d’État britannique à 10 ans a bondi. Voyant cela, la Banque d’Angleterre a déclaré qu’elle achèterait autant d’obligations d’État à long terme qu’il en faudrait pour contrer le resserrement dommageable des conditions financières et pour assurer un flux de crédit continu. Cette attitude a contribué à stabiliser la livre sterling. Néanmoins, compte tenu de la forte incertitude qui plane sur les conditions financières mondiales, il se pourrait que le marché des changes demeure volatil.

Rendements des marchés - au 30 septembre 2022
Marchés boursiers
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
Indice composé S&P/TSX (CAD)
18 444,22
(4,59 %)
(4,59 %)
(13,09 %)
(13,09 %)
(8,10 %)
(8,10 %)
Indice S&P 500 (USD)
3 585,62
(9,34 %)
(4,56 %)
(24,77 %)
(18,01 %)
(16,76 %)
(9,56 %)
Indice Dow Jones Industrial Average (USD)
28 725,51
(8,84 %)
(4,03 %)
(20,95 %)
(13,85 %)
(15,12 %)
(7,78 %)
Indice MSCI EAFE (USD)
1 661,48
(9,73 %)
(4,97 %)
(28,88 %)
(22,49 %)
(27,17 %)
(20,87 %)
Indice MSCI Emerging Markets (USD)
875,79
(11,90 %)
(7,26 %)
(28,91 %)
(22,53 %)
(30,11 %)
(24,06 %)
Indice MSCI Europe (USD)
1 454,90
(8,80 %)
(3,99) %
(30,50 %)
(24,25 %)
(26,78 %)
(20,44 %)
Indice MSCI AC Asia Pacific (USD)
138,92
(12,37 %)
(7,75 %)
(28,07 %)
(21,60 %)
(29,56 %)
(23,47 %)
Marchés des titres à revenu fixe
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel
1 an
1 an (CAD)
Indice obligataire universel FTSE Canada (CAD)
1 050,08
(0,53 %)
(0,53 %)
(11,78 %)
(11,78 %)
(10,48 %)
(10,48 %)
Indice obligataire de premier rang FTSE Monde (USD)
194,05
(5,24 %)
(0,24 %)
(20,48 %)
(13,34 %)
(21,50 %)
(14,42 %)
Devices
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
CAD/USD
0,7231
(4,02 %)
-
(7,63 %)
-
(7,32 %)
-
Marchandises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
West Texas Intermediate (USD/baril)
79,49
(11,23 %)
-
5,69 %
-
5,94 %
-
Or (USD/oz)
1 660,61
(2,95 %)
-
(9,22 %)
-
(5,48 %)
-