Passer au contenu principal

Les banques centrales tentent à nouveau de maîtriser l’inflation

7 novembre 2022 

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux ont repris du poil de la bête en octobre malgré quelques périodes de volatilité. Les variations dans les indicateurs de sentiment ont montré que les investisseurs, s’appuyant sur les données économiques, ont estimé que les banques centrales allaient maintenir leur politique agressive à leurs prochaines rencontres. En septembre, l’inflation est demeurée élevée au Canada et aux États-Unis, mais moins qu’en août. En Europe et au Royaume-Uni, elle s’est accentuée. Selon une estimation préliminaire, l’économie américaine s’est relevée au troisième trimestre, mettant ainsi fin à deux trimestres négatifs. En Chine, la croissance a connu une ascension plus rapide au troisième trimestre qu’au trimestre précédent. La Banque du Canada (BDC) a relevé son taux au jour le jour de 50 points de base (pdb) à 3,75 %, et la Banque centrale européenne a augmenté son taux directeur de 75 pdb à 2,00 %. 

L’indice composé S&P/TSX a progressé grâce aux secteurs de l’énergie et des technologies de l’information. Au sud de la frontière, l’indice S&P 500 a terminé le mois en hausse, entraîné par l’excellente performance du secteur de l’énergie. Le rendement des obligations à 10 ans du Canada et des États-Unis a enregistré des gains pendant une bonne partie du mois avant de reculer, mais il a tout de même fini en hausse. Le prix du pétrole a monté au cours du mois, et le prix de l’or a franchi la ligne d’arrivée en légère baisse.      

Les pressions sur les prix persistent

Bien qu’au Canada et aux États-Unis, la baisse du prix de l’essence ait quelque peu allégé l’inflation, celle-ci a persisté parce que la pression sur les prix demeure généralisée. Au Canada, l’inflation a diminué à 6,9 % en septembre contre 7,0 % le mois précédent. Néanmoins, le taux d’inflation de base, qui ne tient pas compte de certains secteurs plus volatils comme ceux de l’énergie et de l’alimentation, n’a pour ainsi dire pas bronché ce mois-ci, ce qui laisse entendre que la pression sur les prix ne dépend pas seulement du prix de l’essence. Voyant que l’inflation restait élevée, la Banque du Canada (BDC) a encore relevé son taux au jour le jour de 50 points de base (pdb) vers la fin du mois et elle a signifié qu’il y en aurait d’autres. Dans son Rapport sur la politique monétaire, elle a abaissé ses prévisions en matière d’inflation et de produit intérieur brut.

L’histoire s’est répétée aux États-Unis où l’inflation a reculé à 8,2 % en septembre, mais où le taux d’inflation de base a atteint 6,6 %, ce qui représente un sommet depuis 1982. L’inquiétude créée par l’inflation semble assombrir l’humeur des consommateurs américains. Selon le célèbre sondage auprès des consommateurs de l’Université du Michigan, ceux-ci se sont montrés plus soucieux de l’inflation en octobre. Cela risque de modifier leurs habitudes de consommation, qui ont été le principal moteur de la croissance économique américaine au sortir de la pandémie. Certes, après deux trimestres négatifs, l’économie américaine s’est redressée au troisième, cependant les consommateurs ont moins dépensé. Toute baisse potentielle de la demande pourrait soulever de l’incertitude quant aux perspectives économiques des États-Unis.

Au Royaume-Uni, un grand remaniement au sommet

Le mois a été agité sur le front politique britannique. Après qu’on eut montré la porte à l’ancien premier ministre Boris Johnson, Liz Struss a été élue pour le remplacer. Toutefois, son mandat a commencé sur un coup de tonnerre. Désireuse de relancer l’économie britannique, Struss a mis en place des mesures fiscales radicales comprenant des réductions d’impôt généralisées. Ces mesures ont été mal reçues par les acteurs du marché qui se sont inquiétés qu’elles fassent monter l’inflation et précipitent l’économie dans un gouffre. Par conséquent, les marchés financiers britanniques ont subi une période d’intense volatilité. En octobre, la livre a atteint son cours le plus bas par rapport au dollar américain. Au même moment, les rendements des obligations d’État ont enregistré un fort rebond et les prix ont plongé, tout ça parce que la crainte d’une profonde récession s’est intensifiée. Par ailleurs, comme nul ne pouvait savoir comment les nouvelles mesures fiscales allaient affecter l’inflation, les marchés boursiers britanniques sont devenus volatils. La Banque d’Angleterre a voulu calmer le jeu en achetant des obligations du gouvernement britannique tout en cessant temporairement de vendre les obligations qu’elle possédait déjà. Le rendement des obligations et la livre ont fini par se stabiliser quand Liz Truss a démissionné, faisant de son mandat le plus court de l’histoire britannique. Le successeur de Struss, Rishi Sunak, nourrit l’espoir de stabiliser tant le climat politique que les marchés financiers britanniques. Pendant que se jouait ce drame politique, l’économie britannique s’est rétrécie de 0,3 % en août, ce qui a laissé entrevoir qu’elle commençait peut-être à fléchir. L’inflation a atteint 10,1 % en septembre, en hausse depuis août.           

Une modeste croissance économique en Chine 

L’économique chinoise s’est mieux portée pendant le troisième trimestre 2022 qu’au trimestre précédent, mais certains signes indiquent qu’elle est encore mal en point. Au troisième trimestre, le produit intérieur brut chinois a augmenté de 3,9 % par rapport à l’année dernière, excédant ainsi la hausse de 3,3 % prévue par les économistes. Il n’en demeure pas moins que le taux de croissance est inférieur à celui d’avant la pandémie. L’économie a bénéficié de l’augmentation de l’activité économique stimulée par le relâchement de certaines mesures de confinement. De plus nombreux investissements dans les infrastructures ont largement contribué à la croissance qui a malheureusement été plombée par un ralentissement des activités commerciales. La demande domestique est restée modeste. Les chiffres révèlent que le secteur de la vente au détail a enregistré en septembre une croissance de 2,5 % par rapport à l’année dernière, soit moins que la croissance annuelle de 5,4 % du mois d’août. Il s’agit de la croissance la plus lente depuis le déclin de mai. Le marché immobilier continue de souffrir du fort endettement et de freiner l’économie chinoise. Miné par la faiblesse économique des derniers mois, le yuan s’est incliné devant le dollar américain. Devant ce déclin de la devise, la Banque populaire de Chine n’a pas changé son taux directeur afin d’éliminer toute divergence avec les autres banques centrales et aussi de stabiliser le yuan. Pendant le mois, le marché boursier chinois a battu en retraite devant l’inquiétude croissante quant à la robustesse de l’économie chinoise. À la fin du mois, lors du congrès national du parti communiste chinois, le président Xi Jinping a été réélu pour un troisième mandat, un record en Chine. 

Une réduction dans la production pétrolifère

Alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+) a passé l’essentiel de 2022 à accroître sa production, voilà qu’elle a changé sa politique à l’approche de la fin de l’année. Lors de sa réunion d’octobre, l’OPEP+ a annoncé qu’elle allait réduire sa production pendant le quatrième trimestre 2022. Voyant le prix du pétrole chuter depuis quelques mois, le cartel a déclaré qu’il allait agir ainsi afin de stabiliser le marché du pétrole. Cette annonce a été fortement critiquée par le gouvernement des États-Unis. Le président américain Joe Biden aurait aimé que l’OPEP+ continue d’accroître sa production, ce qui aurait pu faire baisser les prix et alléger le fardeau financier des consommateurs des États-Unis et d’ailleurs dans le monde. Mais l’OPEP+ n’était pas convaincue que le fait de maintenir, voire d’augmenter, la production était une garantie en ce sens, car elle estimait que la demande mondiale allait accuser au quatrième trimestre une chute équivalente au double de sa réduction prévue de 440 000 barils par jour. L’OPEP+ affirme que la demande reculera à mesure que les conditions économiques mondiales s’affaibliront. Le prix du pétrole a monté au cours du mois. Au Canada, le secteur de l’énergie a mené la charge sur l’indice composé S&P/TSX, grâce en grande partie à la hausse du prix du pétrole.

Rendements des marchés - au 31 octobre 2022
Marchés boursiers
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
Indice composé S&P/TSX (CAD)
19 426,14
5,32 %
5,32 %
(8,47 %)
(8,47 %)
(7,66 %)
(7,66 %)
Indice S&P 500 (USD)
3 871,98
7,99 %
6,84 %
(18,76 %)
(12,40 %)
(15,92 %)
(7,49 %)
Indice Dow Jones Industrial Average (USD)
32 732,95
13,95 %
12,74 %
(9,92 %)
(2,87 %)
(8,62 %)
0,55 %
Indice MSCI EAFE (USD)
1 750,00
5,33 %
4,21 %
(25,09 %)
(19,22 %)
(25,07 %)
(17,56 %)
Indice MSCI Emerging Markets (USD)
848,16
(3,15 %)
(4,18 %)
(31,16 %)
(25,77 %)
(32,94 %)
(26,21 %)
Indice MSCI Europe (USD)
1 558,12
7,09 %
5,96 %
(25,57 %)
(19,74 %)
(24,88 %)
(17,34 %)
Indice MSCI AC Asia Pacific (USD)
136,18
(1,97 %)
(3,01 %)
(29,48 %)
(23,96 %)
(30,95 %)
(24,03 %)
Marchés des titres à revenu fixe
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel
1 an
1 an (CAD)
Indice obligataire universel FTSE Canada (CAD)
1 039,55
(1,00 %)
(1,00 %)
(12,66 %)
(12,66 %)
(10,43 %)
(10,43 %)
Indice obligataire de premier rang FTSE Monde (USD)
193,14
(0,47 %)
(1,53 %)
(20,86 %)
(14,66 %)
(21,36 %)
(13,25 %)
Devices
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
CAD/USD
0,7340
1,58 %
-
(7,18 %)
-
(9,00 %)
-
Marchandises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
West Texas Intermediate (USD/baril)
86,53
8,86 %
-
15,05 %
-
3,54 %
-
Or (USD/oz)
1 633,56
(1,63 %)
-
(10,70 %)
-
(8,40 %)
-