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Après une septième hausse de la part de la Banque du Canada, les taux devraient-ils être mis en pause en 2023?

9 janvier 2023

Introduction

Les marchés d’actions mondiales ont fait marche arrière en décembre 2022 dans un climat d’appréhension généralisée envers une possible récession alimentée par la majoration continue des taux par les banques centrales. En effet, la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada, la Banque d’Angleterre et la Banque centrale européenne (BCE) ont toutes majoré leurs taux d’intérêt lors de leur dernière rencontre de 2022 en décembre. Du côté du Japon, un rajustement de la politique de sa banque centrale a là aussi laissé sous-entendre qu’une augmentation des taux était possible. L’inflation a ralenti ses ardeurs, tout en demeurant à des niveaux inquiétants, tandis que les indicateurs de l’activité commerciale aux États-Unis et en Chine ont accusé un ralentissement sur ce plan. 

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a perdu du terrain, miné par les retards des secteurs des soins de la santé et des technologies de l’information. Aux États-Unis, l’indice composé S&P 500 s’est incliné, tout comme l’indice composé NASDAQ, principalement axé sur les sociétés de technologie. Les prix de l’or ont grimpé en raison de l’incertitude économique qui s’installe, tandis que ceux du pétrole ont essentiellement fait du surplace : les investisseurs ont pris en considération le plafonnement des prix du pétrole russe, l’offre inférieure venant des pays de l’OPEP+ et la possibilité d’un effritement de la demande suivant la détérioration des conditions économiques. Sur le plan des rendements obligataires, les bons sur 10 ans des gouvernements canadien et américain se sont tous deux avancés pendant la période mensuelle.

Une dernière majoration avant la fin de l’année

On se souviendra sûrement de l’année 2022 pour le resserrement prononcé de la politique monétaire des banques centrales à l’échelle mondiale, effectué dans le but de freiner l’inflation galopante. Le moment venu de prendre leur dernière décision de l’année sur les taux, il semblerait que les banques se soient donné le mot pour à nouveau hausser leur taux en décembre, bien que certaines d’entre elles aient indiqué que les majorations seraient moins fréquentes ou élevées en 2023. Lors de sa dernière rencontre de l’année, la Banque du Canada a augmenté son taux de financement à un jour de 50 points de base pour l’établir à 4,25 %. Il s’agissait de la deuxième hausse consécutive de 50 points de base, et de la septième de suite dans l’ensemble, établissant ainsi son taux directeur à un niveau qu’on n’avait pas vu depuis 2008. Tout en affirmant qu’elle était tenue d’augmenter les taux d’intérêt pour maîtriser l’inflation, la banque a également semblé envisager un ralentissement de la fréquence et de l’ampleur des hausses de taux en 2023. La situation était comparable aux États-Unis où la Fed a relevé la fourchette de ses taux des fonds fédéraux de 50 points de base pour l’établir entre 4,25 % et 4,50 %, soit son plus haut niveau depuis 2007. Tout en précisant que la fréquence des augmentations soit appelée à ralentir, la Fed a dit s’attendre à ce que ses taux atteignent environ 5,1 % en 2023, soit un niveau plus élevé qu’originalement prévu. 

Simultanément, lors de sa dernière rencontre de 2022, la BCE a ajouté 50 points de base à son taux directeur, qui s’établit désormais à 2,50 %, alors que la Banque d’Angleterre a majoré le sien de 3,00 % à 3,50 %. Ces deux banques ont ainsi retrouvé les taux en vigueur en 2008, toujours dans le but de faire échec à l’inflation, et ce, malgré le spectre d’une récession qui jette de l’ombre au tableau. Au Japon, la banque centrale du pays a conservé son taux directeur à -0,10 %, mais a toutefois ajusté son programme de contrôle de la courbe, ce qui laisse présager une hausse potentielle de ses taux d’intérêt en 2023.

Immobilier sous tension au Canada

Comme la Banque du Canada continue de pousser ses taux d’intérêt vers des sommets rarement atteints, les taux hypothécaires ont emboîté le pas, laissant dans leur sillage un paysage immobilier moins clément au Canada. Considérant que les prix résidentiels étaient déjà élevés, au point de soulever des inquiétudes sur le plan de l’abordabilité, le marché canadien du logement subit une pression immense. Selon l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), le taux de vente résidentielle s’est replié de 3,3 % en novembre. Bien que l’essoufflement de la demande ait largement contribué à la chute du volume des ventes, l’offre n’était pas en reste. Le taux des nouvelles inscriptions a perdu 1,3 % en novembre. 

Par ailleurs, l’ACI indiquait également que l’indice de référence pour le prix des maisons a reculé pour un neuvième mois de suite en novembre, cette fois-ci de 1,4 %. En présence de maisons surévaluées et de déséquilibres entre l’offre et la demande, les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux semblent tous investis de la mission d’augmenter l’offre. Or, les promoteurs immobiliers alimentent de sérieuses craintes envers le marché immobilier. Le nombre de permis de construction a diminué en 2022, ce qui révèle un niveau de confiance moins élevé chez les constructeurs qui doivent composer avec des coûts plus élevés et une modération de la demande. Les économies réalisées et les salaires plus élevés à l’issue de la pandémie seront-ils suffisants pour permettre aux ménages canadiens de contrebalancer la hausse des taux hypothécaires et de l’inflation? L’année 2023 devrait se révéler intéressante pour le marché immobilier canadien et révélatrice de l’état de santé économique générale du pays.

Activité commerciale aux É.-U. : retour aux niveaux de 2020 

Selon l’indice composé américain des directeurs d’achat du secteur manufacturier S&P Global, l’activité commerciale des États-Unis s’est repliée en décembre pour un sixième mois consécutif. Ce ralentissement s’est aggravé pendant le mois pour s’établir près des résultats enregistrés au début de la pandémie en 2020. Au cours des derniers mois, l’économie américaine a dû composer avec un ralentissement des secteurs de la fabrication et des services. La réduction des nouvelles commandes, y compris des exportations, est à l’origine de cette diminution de l’activité alors que l’inflation obstinément élevée et la hausse considérable des taux pèsent lourd sur les consommateurs au pays et à l’étranger. La production du secteur de la fabrication et des services a parallèlement chuté au cours des derniers mois. Le tableau des éventuelles difficultés à surmonter doit également tenir compte du niveau de confiance des directeurs d’achat, lequel a retrouvé ses niveaux de 2020. Malgré l’expansion de l’économie américaine au troisième trimestre, les données laissent entrevoir un repli de l’activité économique au quatrième trimestre, ce qui risque de nuire à la croissance en général. La Fed a indiqué qu’elle effectuait un suivi étroit et minutieux des conditions économiques tandis qu’elle poursuit sa politique de majoration des taux pour maîtriser l’inflation.

Économie chinoise : la pression se fait sentir

La Chine a commencé à lever certaines de ses restrictions liées à la COVID-19, mais une flambée des cas du virus dans de nombreuses régions du pays l’a forcée à mettre en place des mesures de confinement importantes. Les premières mortalités liées à la COVID-19 depuis 2020 ont de plus jeté du vinaigre sur la plaie. Tout au long de l’année, les confinements ont eu des retombées négatives sur l’économie chinoise, ce qui était particulièrement évident dans les indicateurs économiques clés de novembre. La production industrielle, une composante principale de l’économie chinoise, affichait une hausse annuelle de seulement 2,2 % en novembre, accusant une modération par rapport à l’augmentation annuelle de 5,0 % enregistrée en octobre. Entretemps, la demande interne au pays a également souffert des restrictions et de l’incertitude économique. La vente au détail s’est repliée de 5,9 % sur une base annuelle en novembre, son déclin le plus marqué depuis mai 2022. Le marché immobilier chinois demeure plutôt stagnant, ce qui envenime la situation économique générale. Bien qu’elle ait maintenu ses taux directeurs de prêts lors de sa rencontre de décembre, la Banque populaire de Chine a diminué ses taux pendant 2022 dans le but d’éperonner la croissance économique du pays. Toutefois, en présence de mesures de confinement soutenues pendant la majorité de décembre, les résultats sur la croissance économique de la Chine au quatrième trimestre pourraient s’avérer décevants.

Rendements des marchés - au 31 décembre 2022
Marchés boursiers
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
Indice composé S&P/TSX (CAD)
19 384,92
(5,22 %)
(5,22 %)
(8,66 %)
(8,66 %)
(8,66 %)
(8,66 %)
Indice S&P 500 (USD)
3 839,50
(5,90 %)
(5,92 %)
(19,44 %)
(13,83 %)
(19,44 %)
(13,83 %)
Indice Dow Jones Industrial Average (USD)
33 147,25
(4,17 %)
(4,20 %)
(8,78 %)
(2,43 %)
(8,78 %)
(2,43 %)
Indice MSCI EAFE (USD)
1 943,92
(0,01 %)
(0,03 %)
(16,79 %)
(10,99 %)
(16,79 %)
(10,99 %)
Indice MSCI Emerging Markets (USD)
956,38
(1,64 %)
(1,67 %)
(22,37 %)
(16,97 %)
(22,37 %)
(16,97 %)
Indice MSCI Europe (USD)
1 731,58
(0,05 %)
(0,08 %)
(17,28 %)
(11,52 %)
(17,28 %)
(11,52 %)
Indice MSCI AC Asia Pacific (USD)
155,74
(0,42 %)
(0,45 %)
(19,36 %)
(13,74 %)
(19,36 %)
(13,74 %)
Marchés des titres à revenu fixe
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel
1 an
1 an (CAD)
Indice obligataire universel FTSE Canada (CAD)
1 051,16
(1,65 %)
(1,65 %)
(11,69 %)
(11,69 %)
(11,69 %)
(11,69 %)
Indice obligataire de premier rang FTSE Monde (USD)
202,22
(0,08 %)
(0,11 %)
(17,14 %)
(11,36 %)
(17,14 %)
(11,36 %)
Devices
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
CAD/USD
0,7378
(1,05 %)
-
(6,77 %)
-
(6,77 %)
-
Marchandises
Niveau
Cumul mensuel
Cumul mensuel (CAD)
Cumul annuel
Cumul annuel (CAD)
1 an
1 an (CAD)
West Texas Intermediate (USD/baril)
80,26
(0,36 %)
-
6,71 %
-
6,71 %
-
Or (USD/oz)
1 824,02
3,14 %
-
(0,28 %)
-
(0,28 %)
-